mardi 11 août 2015

Adios, Amachi

On l'appelait "Amachi". Petite, j'ai longtemps cru que c'était son prénom, qui s'accordait d'ailleurs parfaitement avec celui de son mari, "Aïtechi". Puis j'ai appris, un peu déçue, je dois dire, qu'elle avait un "autre" prénom : elle s'appelait Carmen, et lui, Pedro. Nous les appelions sans le savoir "grand-mère" et "grand-père" en basque ; ils étaient espagnols. Amachi s'est éteinte cette semaine et a donc rejoint son mari, parti il y a quinze ans maintenant. Elle nous avait, comme tous les ans, conviés dans son village pour les fêtes et s'est éteinte quelques jours avant le feu d'artifice. Que nous sommes quand même allés voir, parce qu'elle aimait nous savoir "profiter" et ne jamais perdre une occasion de passer un bon moment. Cette fois, j'ai regardé les explosions de couleurs en pensant à tout ce qu'elle nous laissait : sa joie de vivre, sa bonne humeur, son optimisme, sa bienveillance... A presque quatre-vingt-quinze ans, elle avait le droit de partir enfin mais je regrette néanmoins de ne plus avoir l'occasion d'entendre l'accent si touchant de celle qui a passé plus de la moitié de sa vie en France tout en conservant son identité et ses particularités espagnoles. Je déplore le fait de ne plus causer avec celle qui a su donner autant à ses cinq enfants et onze petits-enfants et qui blaguait encore avec ses arrières-petits enfants. Elle est partie avec la fabuleuse recette des "merveilles" que nous préparions, enfants, dans la cuisine, mais nous a laissé, sur quelques pages d'un cahier, l'histoire de sa vie. De quoi rester pour toujours avec nous. Adios, Amachi !

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